1 – Définition

Apologue : Vient du grec « apologos » qui signifie « récit détaillé ». C’est un récit à visée argumentative.

Nous sommes dans le domaine de l’argumentation. Cet objet d’étude fait donc appel à votre savoir dans ce domaine. N’oubliez pas de travailler à ce sujet la séquence 4 du cours du Cned.

2 - L’objectif de l’apologue

Il est double : instruire et plaire.
Jean de La Fontaine écrit en dédicace au dauphin à propos de ses fables : « L’apparence est puérile, je le confesse ; mais ces puérilités servent d’enveloppe à des vérités importantes.»

Il peut aussi servir pour échapper à la censure.

Lorsque les conventions, les bienséances ou le pouvoir politique interdisent d’aborder un sujet, l’écrivain peut alors avoir recours à l’apologue. Il en est ainsi de la fable Le Loup et l’agneau qui permet à La Fontaine de critiquer le pouvoir absolu. Il est hautement improbable que Louis XIV aurait accepté ce discours s’il n’était pas masqué.

3 - Efficacité de l’apologue

Il donne un ton moins sérieux, moins ennuyeux, moins dogmatique que des exposés ou des discours théoriques.

Par la mise en scène des idées, l’apologue est plus « imagé », plus concret ; il peut donc rendre la réflexion plus accessible, plus compréhensible.

Il éveille la curiosité du lecteur qui se prend au jeu et veut découvrir le sens caché.

Le lecteur s’approprie mieux la leçon, la morale, la réflexion, puisqu’il devient un lecteur actif.

Le lecteur n’a pas l’impression que l’auteur lui assène une morale, un enseignement. En conséquence, le lecteur l’accepte mieux.

4 - Genres qui utilisent l’apologue

La fable est un récit en vers ou en prose qui contient, de façon explicite ou non, une morale. Elle met souvent en scène des animaux.
Dès l’Antiquité, la fable est utilisé par Esope, fabuliste grec du VI^e siècle avant Jésus-Christ.
Au XVII^e siècle, La Fontaine donne un nouvel essor à ce genre. Il écrira 12 livres intitulés Fables.

Le conte merveilleux est un récit bref qui présente un univers imaginaire et surnaturel. Les personnages sont schématiques. Le conte devient apologue lorsqu’il a une portée symbolique, ce qui est fréquemment le cas. Il révèle les fantasmes les plus profonds de l’humanité. 
D’origine mythologique et populaire, il devient un genre prisé par les lettrés à partir du XVII^e siècle. Perrault d’abord puis Grimm sont les auteurs les plus célèbres.
 

Le conte philosophique est un récit court, souvent amusant voire ironique, qui invite le lecteur à réfléchir sur des problèmes philosophiques. La « leçon » n’est pas délivrée sous forme de réponse, elle s’apparente plutôt à une interrogation. La trame est souvent celle d’un voyage où le héros, double du lecteur, est initié au fil des péripéties. Voltaire, au XVIII^e siècle, a excellé dans ce genre.

L’utopie est un récit qui présente, en un lieu qui n’existe pas, une cité ou un monde idéal afin de dénoncer le dysfonctionnement de notre société. L’origine du mot est controversée : pour certains, il vient de « ou - topos » qui signifie « lieu qui n’existe pas », pour d’autres il vient de « eu - topos »qui signifie « le lieu où tout est bien ».

Au XVI^e siècle, Rabelais présente dans Gargantua l’abbaye de Thélème, abbaye qui offre une éducation humaniste idéale. Voltaire, au XVIII^e siècle, dans Candide nous entraîne dans le pays de l’Eldorado. Au XX^e siècle, les utopies se transforment souvent en contre-utopies, c’est-à-dire, que sont présentés des univers si parfaits qu’ils en deviennent insupportables. Il en est ainsi du Meilleur des mondes de Huxley.

5 – Problématiques

Voici quelques exemples de problématiques sur lesquelles on peut vous inviter à réfléchir le jour de l’examen :

L’apologue vous semble-t-il un genre mineur destiné aux enfants ou à un large public ?

Expliquez ce qui dans un apologue peut susciter plaisir et intérêt.

La fiction et le merveilleux vous semblent-ils nuire ou au contraire contribuer à l’éveil de la réflexion critique ?