1 – Définition
La
biographie :
Etymologiquement
ce terme est composé de 2 mots grecs :
« bios » qui signifie
«
vie » et « grapheïn » qui signifie « écrire ».
La
littérature biographique recouvre donc tout récit
de vie.
2
– Les principaux genres du biographique
Les
Mémoires
C’est
le récit par un auteur de sa propre vie dans le cadre d’événements
historiques auxquels il a été associé, soit comme acteur soit comme
témoin. L’auteur met l’accent
sur les événements sociaux et politiques et sur son rôle. Auteur,
narrateur et personnage principal ne font qu’un.
Ex
: Mémoires de guerre de Charles de Gaulle.
Le
journal intime
C’est
le récit au jour le jour de sa propre vie. Le journal intime
a la vivacité du « pris sur le vif ». L’auteur fait part de ses impressions,
de ses sentiments, de ses opinions. Il analyse les événements personnels
ou historiques auxquels il est confronté. Auteur, narrateur et personnage
principal ne font qu’un.
Ex
: Journal d’Anne Frank.
L’autobiographie
«
Récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de
sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle,
en particulier sur sa personnalité » (Philippe Lejeune, Le Pacte
autobiogrophique). Le récit est à la 1e personne.
Narrateur et personnage principal ne font qu’un.
La
biographie
C’est
le récit, réalisé par un auteur extérieur (un journaliste, un historien,
un universitaire, etc. ), de la vie d’une personne réelle appartenant
à l’histoire, au monde artistique ou politique. Le récit est très souvent à la 3e personne.
Exemple
de biographie : Balzac, le roman de sa vie de Stefan Zweig.
3
- Les fonctions du biographique
Fonctions
d’une biographie
Elle
informe : elle fait mieux faire connaître celui dont on raconte
l’histoire.
Elle
analyse l’évolution psychologique, idéologique de la personne.
Elle
fournit un enseignement ou une morale.
Elle
plaide en faveur ou à charge avec des arguments, en prenant
la défense de la personnalité dont on raconte l’histoire (= éloge, plaidoyer),
ou en la critiquant (= blâme, réquisitoire). En combinant les deux, elle s’efforce d’apporter un jugement critique
historique proche de la vérité.
Fonctions
d’une autobiographie
Elle
permet une auto-analyse psychologique. L’auteur se livre à une
introspection libératrice.
Elle
informe : elle permet de mieux se faire connaître des autres
et témoigne de ce qu’on a connu.
Elle
sert à se justifier de ses actes, quitte à arranger la réalité
à son profit. On parle de « mentir-vrai » (Louis Aragon).
Elle
apporte un réconfort existentiel en
laissant une trace écrite. L’écrivain se survit
à lui-même et défie le temps qui s’efface.
4
- Enjeux et difficultés
Le
biographe et l’autobiographe passent un « pacte » tacite
avec leur lecteur : l’écrivain s’engage à dire la vérité,
toute la vérité à son lecteur. Dès lors, il se heurte à un certain
nombre d’obstacles :
Pour
la biographie
Le
biographe est dépendant de ses sources. Celles-ci peuvent être insuffisantes
et laisser des zones d’ombre. Ces sources peuvent être contradictoires :
lesquelles choisir ? Elles peuvent être mensongères : comment
les vérifier ?
Le
biographe ne peut prétendre à l’objectivité absolue. Il juge
à travers sa subjectivité : il ne peut pénétrer dans le moi intime
de son personnage.
Le
biographe peut être suspecté de laisser courir son imagination au
détriment de la vérité historique.
Pour
l’autobiographie
Le
narrateur ne peut raconter toute sa vie. Il peut aussi oublier. La
mémoire est sélective et parfois faillible. Le narrateur opère des
choix et n’est jamais exhaustif.
Pour
se justifier, le narrateur peut vouloir se mettre excessivement en
valeur, et raconter les faits
en les déformant. L’autobiographie est une oeuvre de recomposition
et de restitution partielle de la vie.
L’écrivain
est tenté de modifier, d’embellir son récit à des fins esthétiques
pour faire œuvre littéraire.
5
– Problématiques
Voici
quelques exemples de questions sur lesquelles on peut vous inviter
à réfléchir le jour de l’examen :