1 – Le théâtre dans la cité grecque
Théâtre
et religion
Le
théâtre est une institution importante au sein de la
cité grecque. Les pièces de théâtre sont
représentées à l’occasion des fêtes
religieuses (les dionysies) données
en l’honneur de Dionysos, dieu de la régénération vitale, de la vigne
et du vin et des opposés vie-mort/ homme-femme.
Le
théâtre a donc accompagné l’essor des religions antiques.
Un
spectacle total
Moment
fort de la vie de la cité, la représentation théâtrale donne lieu
à des concours dans le cadre d’un amphithéâtre, en plein air. Cette
représentation est conçue de manière harmonieuse : puisqu’il
s’agit d’un spectacle, on y rencontre des processions de danse qui
se nomment des strophes (Strophe : Du grec "strophè" ,action de
tourner. La strophe désignait le tour d'autel accompli dans le
théâtre antique. Elle
désigne aujourd'hui un ensemble de vers formant un système clos),et
des chœurs chantant. Les acteurs choisis parmi les
jeunes citoyens portent des chaussures montantes, les cothurnes, qui
les grandissent afin d’être visibles. Ils
portent des masques
porte-voix.
Certains
dramaturges se distinguent par leur génie déjà unanimement reconnu
à leur époque : Ainsi Eschyle, Sophocle, Euripide
composent des tragédies qui sont
encore jouées de nos jours, tout comme les comédies d’Aristophane.
La modernité de ces pièces témoigne du talent dramaturgique
de leurs auteurs. Chacun d’eux a en effet su développer un vrai style.
La
catharsis
Les
pièces de théâtre racontent les légendes et les mythes fondateurs
de la civilisation grecque.
C’est
Aristote, dans sa Poétique, qui définit les missions du théâtre :
plaire,
émouvoir et instruire. La
Poétique fournit aussi une théorie : par la représentation
de leurs aventures les dieux, déesses et héros renvoient au spectateur
l’image de ses préoccupations d’humain. Les sentiments de pitié et
de crainte, l’imitation des destinées humaines suscitent la purgation
et la purification des émotions du spectateur. Cette purification
des esprits est la catharsis.
Le
théâtre a donc pour mission d’assurer au citoyen un équilibre intérieur,
dont la cité tire profit.
2
- Le spectacle à Rome
Si
Rome s’inspire pour beaucoup de l’art et de la culture héllènes, le
théâtre intellectuel et spirituel grec disparaît en partie.
Il
laisse la place à des divertissements, des manifestations spectaculaires,
des jeux du cirque dont l’issue peut être fatale. A l’image de
l’Empire, de grandioses théâtres de pierre sont construits pour recevoir
les foules. Décorations, spectacles de changements à vue, figurations
nombreuses, animaux sauvages, fauves, sacrifices attirent les citoyens.
Ces manifestations reçoivent la collaboration de la classe politique
et de l’Empereur qui voient là un moyen d’assurer la paix civile à
bon compte, pourvu que le peuple ait du pain et des jeux !
Développement
de la comédie
Dans la région napolitaine, on joue des « atellanes » :
ce sont des farces, des petites
pièces satiriques improvisées. Sous le couvert de masques, des types
de personnages parfaitement reconnaissables à leur costume et leur
façon de parler constituent les ancêtres des personnages de la Commedia
dell’Arte ( XVIe siècle).
Par ailleurs, Plaute et Terence ( IIIe et IIe
siècles avant J.C.) sont deux grands auteurs comiques populaires qui
inspireront les comédies du théâtre français au XVIIe siècle.
3
– Les mystères du Moyen-Âge
La
mise en scène du sacré
L’association
du théâtre et des célébrations religieuses se poursuit tout au long
du Moyen-Age en Occident : dans les églises on joue des drames
liturgiques, des Mystères chrétiens (la naissance Du Christ, la passion
du Christ, etc.) ou la vie des Saints. Par exemple, Le Miracle
de Théophile de Ruteboeuf donne à voir le clerc Théophile se livrer
au diable pour recouvrer dignités et fonctions, puis implorer la Vierge
pour le sauver de sa damnation.
Le
théâtre de rue
Le
théâtre renoue avec le spectacle de rue à mesure qu’il devient plus
profane et qu’il se « laïcise », aux alentours du XIIe et
XIIIe siècles. C’est le cas avec Le Jeu de la Feuillée, d’Adam
de la Halle, en 1276.
Les
corporations de métiers financent également des spectacles organisés
sur la place publique, qui mettent en scène leurs Saints Patrons.
Le
geste et le mime
La
scène demeure rudimentaire : une estrade est levée, avec, à gauche,
le Paradis, et à droite la Gueule d’enfer où remuent
des diables. Plusieurs épisodes d’un même spectacle peuvent avoir
lieu en même temps sur cette scène. On privilégie le mime et le geste
sur la parole, qui reste inaudible dans l’agitation de la rue.