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Connaissances
Le roman épistolaire
     

Le roman épistolaire  a connu un grand succès au  XVIIIe siècle. Il est constitué d’une correspondance entre différents personnages. Cette correspondance alimente un récit, une intrigue, jusqu’à son dénouement.

Ex :  Les Lettres persanes de Montesquieu ; Les Lettres portugaises de Guilleragues ; Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos.

Le roman épistolaire est un genre codifié qui répond à la fois aux exigences romanesques (différents personnages ; alternance entre narration et descriptions ; cohérence de l’intrigue, etc.) et à l'art oratoire propre à la lettre, défini par  la tradition médiévale. Celle-ci distingue cinq parties :

- salutatio (l’ouverture)

- captatio benevolentiae( la captation de l’intérêt du lecteur)

- narratio (le récit)

- petitio (la requête)

- conclusio (la conclusion)

1-     Le roman épistolaire : entre réel et fiction

Le roman épistolaire se développe comme n’importe quel roman, en ménageant une intrigue, le suspense, la variété de ton et le point de vue des personnages.

Il renvoie aussi très souvent à une critique politique ou sociale de la vie réelle, ou à une analyse psychologique des sentiments des humains. Ainsi le roman épistolaire se rapproche de l’apologue : il est un récit divertissant et plaisant à lire, et il conduit à une réflexion argumentée sur les mœurs, les coutumes, les modes de vie, la condition humaine.

Ex :  Les Lettres de la marquise de M*** au comte de R*** (1732) de Claude Prosper de Crébillon ne s’en tiennent pas à un libertinage littéraire : elles expriment les variations et les évolutions des sentiments,  au fil du temps.

Enfin, le roman épistolaire a, plus que toute autre correspondance réelle, un attribut particulier : il agit sur l’imaginaire du lecteur en le conduisant vers des univers fictifs éloignés de son environnement quotidien.

2-     Roman épistolaire, roman polyphonique

Le roman épistolaire permet d’organiser une multiplicité de voix et de points de vue. Chaque protagoniste a une vision différente d’un même événement, ce qui fournit au lecteur des clés de compréhension du récit différentes.

Ex : Les désordres amoureux du sérail  dans Les Lettres persanes ne sont  pas interprétés de la même façon par Usbek le maître qui demande un juste châtiment, l’eunuque Solim assoiffé de violence et de sang qui souhaiterait outrepasser les ordres d’Usbek, ou Roxane désespérée qui va se suicider.

3-     La double énonciation

Le roman épistolaire fonctionne comme une pièce de théâtre : la communication entre l’expéditeur et le destinataire s’apparente à un dialogue. Le lecteur surprend ce dialogue, et par delà la mise en scène des personnages, les lettres lui sont aussi destinées, de la même façon qu’au théâtre les dialogues sont aussi à destination du spectateur.

Le roman épistolaire s’épanouit sur la base d’une double énonciation :

une énonciation entre  les personnages du roman ;

   une énonciation à destination du lecteur.

4 – Les fonctions du roman épistolaire

Divertir : Le roman épistolaire est d’abord un récit fictif qui captive l’intérêt et l’attention du lecteur, de manière agréable. Le suspense, les styles variés des protagonistes y contribuent.

Informer : la lettre décrit une réalité sociale, économique ou culturelle. C’est le cas des Lettre anglaises de Voltaire, ou de la Nouvelle Héloïse de Rousseau :  «   j’ai vu les mœurs de mon temps, et j’ai publié ces lettres. » (Rousseau).

Fournir une analyse psychologique : la lettre laisse découvrir des personnages dont la trame psychologique s’épaissit au fil de la correspondance, au travers de ce qu’ils disent,  de ce qui est dit d’eux, et aussi de ce qu’ils ne disent pas  expressément mais est sous-entendu. Ainsi en est-il des inquiétudes de Roxane dans Les Lettres Persanes.

  Débattre, polémiquer, critiquer : la lettre fait dire à d’autres des vérités -politiques, philosophiques- que l’auteur ne souhaite pas assumer directement :

·        soit pour entretenir une esthétique -courante au dix-huitième- du masque, du  travestissement, et du jeu de miroirs,

·        soit pour se protéger d’une éventuelle censure ou d’une inquisition. L’auteur avance masqué, ou du moins s’en donne les apparences

5- Problématiques

Voici quelques exemples de problématiques sur lesquelles on peut vous inviter à réfléchir le jour de l’examen :

Quelle est selon vous la singularité d’un roman épistolaire : quels types de plaisirs procure-t-il au lecteur ?

Quel intérêt a un romancier à choisir la forme épistolaire ?

Quels sont les points communs et les différences entre le théâtre et le roman par lettres ?

Voir aussi la fiche le genre épistolaire

         
   
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